Chapitre 17

Le grand salon de réception était quasiment vide mais Ford le traversa néanmoins en jouant des coudes.

Zaphod le prit fermement par le bras et le fit pénétrer de force dans une alcôve à proximité du hall d’entrée.

— Qu’est-ce que vous allez lui faire ? s’exclama Arthur.

— Le dessoûler, expliqua Zaphod en glissant une pièce dans une fente.

Des éclairs jaillirent, et des nuages de fumée.

— Salut, lança Ford peu après. Alors, où c’est qu’on va ?

— Au garage. Allez, viens.

— Et les Téléporteurs temporels personnels ? On rentrerait direct au Cœur-en-Or.

— Ouais. Mais je commence à me méfier de ce vaisseau. Zarniwoop peut l’avoir. Et je ne tiens pas à jouer son jeu. Voyons plutôt ce qu’on pourra trouver.

Une cabine des Allègres Transports verticaux de la Cybernétique de Sirius les emporta dans les tréfonds des soubassements du Restaurant. Ils notèrent avec soulagement qu’ayant été saccagée, elle se contenta de les faire descendre sans chercher à faire leur bonheur.

Au dernier niveau inférieur, les portes s’ouvrirent et une bouffée d’air fétide vint les assaillir.

La première chose qu’ils découvrirent en quittant la cabine, ce fut un long mur de béton où s’ouvraient plus de cinquante portes offrant chacune des toilettes à plus de cinquante formes de vie différentes au total. Malgré tout (et comme dans tous les garages de la Galaxie, et tout au long de l’histoire des garages) il régnait dans ce garage une forte et caractéristique odeur d’impatience.

Tournant un coin, Zaphod et ses compagnons débouchèrent sur une passerelle roulante qui traversait un vaste espace vide.

Cet espace, qui s’étendait fort loin dans la pénombre, était divisé en emplacements où étaient garés les astronefs de chacun des clients – depuis les petits modèles de grande série à l’aspect utilitaire jusqu’aux somptueuses astrolimousines, ces jouets des plus riches.

Tandis que Zaphod longeait ces appareils, dans ses yeux brillait une étincelle qui pouvait ou non passer pour de la convoitise – à vrai dire, soyons bien clair sur ce point : c’était incontestablement de la convoitise.

— Le voilà, s’exclama Trillian. Marvin ! Là-bas !

Ils regardèrent dans la direction qu’elle indiquait. Ils purent apercevoir dans la pénombre une petite silhouette métallique qui frottait avec indolence, de son petit chiffon, un aileron perdu sur le fuselage argenté d’une astrocorvette géante.

À de brefs intervalles le long du trottoir roulant suspendu, de longs tubes transparents descendaient jusqu’au niveau du sol. Zaphod quitta la passerelle pour s’introduire dans l’un de ces tubes et descendit en flottant doucement. Les autres l’imitèrent. Plus tard en y repensant, Arthur Dent dut reconnaître que c’était bien là l’unique expérience agréable de tous ses périples à travers la Galaxie.

— Eh ! Marvin ! lança Zaphod en s’approchant à grands pas. Ah ! mon garçon, ce qu’on peut être content de vous revoir !

Marvin se retourna et pour autant qu’un visage de métal totalement inerte pût sembler réprobateur, telle était bien son expression.

— Non, c’est faux. Jamais personne n’est content de me revoir.

— Comme vous voudrez.

Zaphod s’était déjà détourné pour lorgner le vaisseau. Ford le suivit.

Seuls, Arthur et Trillian s’approchèrent effectivement de Marvin.

— Non, franchement c’est vrai », dit Trillian en le flattant de la main d’une manière qu’il détestait au plus haut point. « Dire que vous êtes resté planté là tout ce temps à nous attendre.

— Exactement cinq cent soixante-seize mille millions, trois mille cinq cent soixante-dix-neuf ans, précisa Marvin. Je les ai comptés.

— Eh bien, enfin nous voici, conclut Trillian qui sentait (à juste titre, selon Marvin) que c’était une remarque particulièrement stupide.

— Les dix premiers millions d’années ont été les pires, indiqua Marvin, et les dix suivants aussi. Je ne peux pas dire que j’ai apprécié non plus la trentaine de millions. Et c’est là, ensuite, que j’ai commencé à avoir la déprime.

Il se tut, le temps qu’ils se sentent obligés de dire quelque chose, puis renonça.

— Ce sont les rencontres qu’on peut faire dans ce genre de boulot qui finissent de vous saper le moral, dit-il avant une nouvelle pause.

Trillian se racla la gorge :

— Est-ce…

— Ma conversation la plus intéressante en plus de quarante millions d’années, oui, termina Marvin.

Nouveau silence.

— Oh ! mon D…

— Et encore, la dernière, c’était avec la machine à café.

Il attendit.

— C’est une…

— Vous n’aimez pas beaucoup parler avec moi, hein ? conclut Marvin d’une voix sourde et désolée.

Trillian préféra s’adresser à Arthur.

 

Un peu plus bas, Ford Prefect venait de découvrir quelque chose qui lui plaisait tout particulièrement ; plusieurs choses, en fait.

— Zaphod, dit-il avec calme, vise un peu ces petites astronettes…

Zaphod visa – et apprécia.

Le vaisseau qu’ils contemplaient était à vrai dire tout petit mais extraordinaire néanmoins : un vrai jouet pour gosse de riche. Il ne payait pas spécialement de mine. Comme une flèche en papier longue de sept mètres mais pliée dans une feuille de métal mince et rigide. En bout arrière se trouvait un petit cockpit allongé à deux places. L’appareil était muni d’un minuscule moteur à transfert de charme, bien incapable de le propulser à grande vitesse. Mais en fait l’appareil disposait surtout d’un piège à chaleur.

Le piège à chaleur, d’une masse d’environ deux mille milliards de tonnes, était entièrement contenu dans un trou noir, lui-même maintenu par un champ électromagnétique à mi-fuselage du vaisseau, et c’est lui qui permettait à l’appareil d’évoluer jusqu’à quelques kilomètres d’une étoile jaune, pour venir ainsi chevaucher la crête des protubérances solaires jaillissant à sa surface.

Glisser sur la crête des protubérances, voilà l’un des sports les plus exotiques et les plus fascinants qui puissent exister et tous ceux qui ont le culot (et les moyens) de le pratiquer font partie des idoles de la Galaxie. C’est aussi, bien entendu, un sport extraordinairement dangereux et ceux qui n’ont pas disparu dans les protubérances finissent immanquablement un jour ou l’autre par succomber d’épuisement sexuel lors d’une des soirées post-protub’ du Club Dédale.

Ford et Zaphod regardèrent l’appareil et passèrent au suivant.

— Et ce bijou, dit Ford : le cosmobuggy orange, avec les tuyères noires…

Là aussi, le cosmobuggy était un vaisseau de petite taille – à vrai dire, fort mal dénommé car s’il y avait bien une chose dont il était incapable, c’était de traverser des distances cosmiques. Non, il s’agissait avant tout d’une navette de sport planétaire, trafiquée pour paraître ce qu’elle n’était pas. Une jolie ligne, malgré tout. Ils passèrent.

Le vaisseau suivant était un gros morceau : trente mètres de long. C’était un spacieux coupé spatial, taillé comme un carrosse et conçu à l’évidence dans un seul propos : rendre malades d’envie les passants. Les détails de sa décoration et des accessoires proclamaient avec clarté : « Non seulement je suis assez riche pour me payer ce paquebot mais en plus, pour me permettre de ne pas le prendre au sérieux. » Un engin superbement hideux.

— Non mais regarde un peu ça, dit Zaphod : moteur multiquark compressé, marchepieds en plexitron. Ça doit sortir de chez Lazlare Lyricon.

Il l’examina centimètre par centimètre.

— Tiens, qu’est-ce que je disais : l’insigne au lézard infrarose sur le bossage du cache-neutrinos – l’emblème de Lazlare. Ce type n’a aucune pudeur.

— Je me suis fait doubler une fois par un de ces pièges, du côté de la Nébuleuse d’Axel, dit Ford. J’étais à fond la caisse et ce machin m’a dépassé tranquillement, moteur à peine au ralenti. J’étais vert.

Zaphod siffla, appréciateur.

Ford poursuivit :

— Dix secondes plus tard, il percutait de plein fouet la troisième lune de Jaglan Bêta.

— Non, c’est pas vrai ?

— Un vaisseau étonnant, malgré tout. Beau comme un squale, rapide comme un squale, maniable comme une vache.

Puis, ayant contourné l’appareil, Ford s’écria.

— Eh ! viens donc voir ! Il y a une grande fresque peinte sur ce côté : un soleil qui explose ! L’emblème de Disaster Area. Ce doit être le vaisseau d’Hotblack. Sacré vieux filou. Ils chantent ce morceau terrible, tu sais, celui qui se termine par l’écrasement d’un cascadeur en plein soleil avec son astronef. Une séquence-choc. Plutôt coûteuse en astronef, malgré tout.

Mais l’attention de Zaphod était ailleurs : son attention était rivée sur le vaisseau voisin du coupé spatial d’Hotblack Desiato.

Il était bouches bées.

— Ça vraiment, dit-il… là, ça en jette plein la vue.

Ford regarda. Et béa, lui aussi.

C’était un vaisseau aux lignes épurées, classiques : un saumon aplati, long de vingt mètres, lisse, impeccable. Il n’avait qu’un seul détail remarquable :

— Il est d’un de ces noirs ! s’exclama Ford. Tout juste si on peut distinguer sa forme… comme si la lumière tombait littéralement dedans !

Zaphod ne dit rien : lui, il en était littéralement tombé amoureux.

Si extrême était la noirceur de l’engin qu’il était presque impossible d’en estimer la distance.

— Le regard ne peut que glisser dessus…» s’exclama Ford, émerveillé.

C’était un moment chargé d’émotion. Il se mordit la lèvre.

Zaphod s’avança, lentement, comme un homme possédé (ou plus exactement : comme un homme avide de posséder). Sa main se tendit pour effleurer la coque. Sa main s’arrêta. Sa main se tendit de nouveau pour effleurer la coque. Sa main s’arrêta de nouveau.

— Viens donc tâter cette surface, dit-il d’une voix assourdie.

Ford à son tour avança la main pour tâter la surface. Sa main s’arrêta.

— On… on sent rien…

— Tu vois ? dit Zaphod. Absolument sans aucune friction. Ça doit être une sacrée bombe…

Il se tourna pour considérer Ford avec gravité – l’une de ses têtes, du moins : l’autre continuait de béer devant le vaisseau.

— Qu’est-ce que t’en dis, Ford ?

— Tu penses… euh… (Ford regarda par-dessus son épaule) tu penses te barrer avec ? Tu crois qu’on devrait ?

— Non.

— Moi non plus.

— Mais c’est pourtant ce qu’on va faire, pas vrai ?

— Comment faire autrement ?

Ils restèrent encore un instant abîmés dans leur contemplation jusqu’à ce que soudain Zaphod se ressaisisse et note :

— On ferait bien de dégager, vite fait. La Fin du Monde terminée, tous nos capitaines à la noix vont pas tarder à rappliquer pour récupérer leurs bourge-mobiles.

— Zaphod, dit Ford.

— Ouais ?

— Comment est-ce qu’on fait ?

— Fastoche.

Il se tourna vers Marvin :

— Marvin ?

Lentement, laborieusement, et dans ce concert de cliquetis et de petis grincements qu’il savait simuler à merveille, Marvin se tourna pour répondre à l’appel.

— Venez par ici, mon vieux, on a un boulot pour vous.

Marvin se traîna dans leur direction.

— Je doute qu’il me plaise.

— Mais si, lança Zaphod sur un ton enjoué, c’est une vie toute nouvelle qui s’ouvre devant vous !

— Ah ! non, ça ne va pas recommencer ! grommela Marvin.

— Allez-vous la boucler et m’écouter ? siffla Zaphod. Cette fois, je vous promets des sensations, de l’aventure et des trucs pas ordinaires à la clé !

— Ça s’annonce mal.

— Marvin ! Tout ce que j’essaie de vous demander…

— Je suppose que vous désirez que j’ouvre pour vous cet astronef ?

— Hein ? Euh… oui. Ouais, c’est ça.

Zaphod était nerveux. Il gardait au moins trois yeux rivés sur l’entrée du garage. Leur temps était compté.

— Eh bien, j’aurais préféré qu’on me le dise clairement plutôt que d’essayer de titiller mon enthousiasme, observa Marvin. D’autant que j’en manque totalement.

Il s’avança jusqu’au vaisseau, l’effleura, et une écoutille s’ouvrit immédiatement.

Ford et Zaphod contemplèrent l’ouverture.

— N’en parlons plus, dit Marvin. Vous n’avez rien dit.

Et il s’éloigna de nouveau d’un pas lourd.

Arthur et Trillian s’approchèrent.

— Que se passe-t-il ? demanda Arthur.

— Regarde ça, dit Ford. Mais regarde à l’intérieur de ce vaisseau.

— De plus en plus bizarre, observa Zaphod.

— C’est tout noir, dit Ford. Tout est complètement noir, là aussi…

 

Au restaurant, on approchait à grands pas du moment après lequel il n’y aurait plus jamais de moment.

Tous les yeux étaient fixés sur le dôme – hormis ceux du gorille d’Hotblack Desiato qui fixaient avec attention Hotblack Desiato, et ceux d’Hotblack Desiato lui-même que par égards le gorille avait fermés.

Le gorille se pencha par-dessus la table. Hotblack Desiato (eût-il encore été vivant) en aurait sans doute profité pour se reculer (voire aller faire un petit tour) : son garde du corps ne gagnait en effet rien à être vu de trop près. Compte tenu toutefois de son infortunée condition, Hotblack Desiato demeura rigoureusement inerte.

— Monsieur Desiato, monsieur ? chuchota le gorille.

À chacune de ses paroles, les muscles de ses maxillaires donnaient l’impression de vouloir se chevaucher pour dégager le passage.

— Monsieur Desiato, est-ce que vous m’entendez ?

Hotblack Desiato (fort naturellement) ne dit rien.

— Hotblack ? souffla le garde du corps.

De nouveau (et fort naturellement) Hotblack Desiato s’abstint de répondre. Surnaturellement toutefois, il répondit.

Sur la table devant lui, un verre de vin se mit à trépider tandis qu’une fourchette s’élevait de quelques centimètres dans les airs pour venir frapper le cristal avant de retomber sur la table.

Le garde du corps émit un grognement satisfait.

— Il serait temps qu’on parte, monsieur Desiato, marmonna-t-il. Vaudrait mieux pas être pris dans l’affluence, pas dans votre état. Ce que vous voulez, c’est vous rendre à votre prochain concert. Celui où qu’il y avait vraiment la foule. Un des meilleurs. À Kakrafoon. Il y aura eu cinq cent soixante-seize mille deux millions d’années. Est-ce que vous n’auriez eu pas brûlé de compter y être à retourner ?

La fourchette se souleva de nouveau, s’immobilisa, oscilla de manière peu explicite puis retomba.

— Ah ! allez, poursuivit le gorille, ça devrait avoir eu fait un tabac. Vous les avez eu mis sur le cul.

(Le garde du corps aurait donné une crise d’apoplexie au Dr Streetmentioner.)

— Le coup du vaisseau qui fonce droit dans le soleil, ça, ça les frappe toujours, d’autant que le dernier est un vrai bijou. Franchement, ça m’a fait un coup de le voir partir. Si on descend, je mets le vaisseau noir en pilotage automatique et nous on prendra l’astrolimousine, ok ?

La fourchette frappa une fois en signe d’acquiescement et le verre de vin se vida fort mystérieusement.

Le garde du corps quitta donc la salle, en poussant devant lui Hotblack Desiato dans son fauteuil roulant.

« Et voici maintenant, annonça Max depuis le centre de la scène, le moment que vous attendiez tous ! »

Il battit des bras. À ses pieds, l’orchestre crut bon de se déchaîner dans un tonnerre de percussions et de roulements de synthocordes.

Max avait déjà disputé de la chose avec les musiciens mais ces derniers avaient soutenu mordicus que leur contrat stipulait expressément qu’ils devaient jouer ainsi. Encore un truc à voir avec son imprésario.

« Les cieux commencent à bouillir, s’écria-t-il, la nature s’effondre dans le vide hurlant ! Dans vingt secondes d’ici, l’Univers lui-même touchera à sa fin ! Regardez donc déferler sur nous la lumière venue des espaces infinis ! »

Une hideuse fureur de destruction éclata autour d’eux et, à cet instant précis, résonna doucement, comme venu de très très loin, le son ténu d’une petite trompette. Max se retourna brusquement pour reluquer l’orchestre, l’œil furibond : personne ne faisait mine de jouer de la trompette. Et puis soudain, voici qu’apparut un chatoyant nuage de fumée qui tourbillonna sur la scène à côté de lui. À la première trompette s’étaient jointes à présent d’autres trompettes. Cela faisait plus de cinq cents fois que Max présentait ce spectacle et jamais pareil évènement ne s’était produit. Il s’écarta du tourbillon, peu rassuré, et ce faisant, vit à l’intérieur lentement se matérialiser une silhouette, la silhouette d’un patriarche barbu, vêtu d’une longue robe et nimbé de lumière. Dans ses yeux brillaient des étoiles et sur son front scintillait une couronne d’or.

« Mais qu’est-ce que c’est ? s’écria Max, les yeux agrandis, mais qu’est-ce qui se passe ? »

Dans le fond du restaurant, les jusqu’à présent impassibles représentants de l’Eglise du Second Avènement du Grand Prophète Zarquon se levèrent comme un seul homme, pleurant et chantant, en extase.

Max cligna des yeux, ébahi. Puis il leva les bras vers le public et beugla :

« Un grand bravo, s’il vous plaît, mesdames et messieurs, un grand bravo pour le Grand Prophète Zarquon ! Il est venu ! Zarquon est revenu ! »

Tonnerre d’applaudissements tandis que Max traversait la scène à grands pas pour tendre son micro sous le nez du Prophète.

Zarquon toussa. Considéra d’un œil circulaire le rassemblement devant la scène. Les étoiles dans ses yeux clignotèrent, signe d’une grande nervosité. Il saisit le micro, confus.

« Euh… commença-t-il, eh bien salut. Euh… écoutez, je suis désolé d’être un peu en retard. Mais j’ai eu un boulot dingue ces derniers temps, avec tout un tas de trucs de dernière minute…»

Le silence respectueux de l’assistance parut le mettre mal à l’aise. Il s’éclaircit la voix.

« Euh… et où en sommes-nous, question horaire ? Est-ce qu’il nous reste une petite min…»

Et c’est sur ces mots que l’Univers prit fin.

Le Dernier Restaurant avant la Fin du Monde
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